Les Lettres D’Une Libertine – Ma Virginité Coquine (1/2)

Je ne suis pas une de celles qui se prélassent au lit mais ce matin là mon horloge
biologique eu sa première panne. Le soleil brillait au travers du velux de toit et
dehors, le concert matinal de la nature était à son paroxysme. Fixant le plafond, ma
main droite chercha mon homme. La place était vide mais tiède, m’indiquant qu’il était
tout juste levé.
J’hésitais à descendre en peignoir roudoudou. Quelques muscles douloureux au niveau
des cuisses et mon minou endolori me remirent en mémoire le week-end très « sexe » que
nous avions commencé à vivre et cette fabuleuse soirée de la veille. Cela me mit un
sourire aux lèvres et je me surpris à penser : « Haaaa je te jure celui-là, quelle
imagination fertile il a ! ».
Je pris la direction de la salle de bain pour rafraîchir mon corps avec une douche et,
une fois sèchée, je pris la décision de n’enfiler qu’une petite dentelle cache-sexe et
de descendre en tenue d’Eve plutôt sexy, seins à l’air.
Je filais en direction de la cuisine mais la porte de dehors était ouverte et, à ma
grande surprise, la table du petit déjeuner était dressée sur la terrasse avec un
petit festin. Il m’attendait avec un paréo, torse nu.
Certes, avec le temps, il avait perdu de sa très belle tenue musculaire mais le soleil
matinal sur sa peau, sa carrure de rugbyman ignoré, son sourire, ont eu raison de moi.
Il était beau et désirable et je sentais que mon corps était tout simplement appelé,
tout au fond de moi.
C’était bien mieux que le meilleur des hôtels. Le serveur prenait soin de moi. A l’œuf
à la coque succéda une ribambelle de douceurs salées et sucrées. Mon estomac parlait
pour moi et tenait à reconsti les calories brulées, la veille.
La journée ne fut qu’une succession de moments de douceurs et de farniente. Un long
massage aux huiles me fut prodigué à mon retour de jogging, un bain parfumé
m’attendait à la suite.

Bref le maître du pari était aux petits soins.
Plusieurs de mes tentatives, pour l’entreprendre physiquement, furent repoussées. A
chaque fois, Il me disait de réserver mon désir pour la soirée à venir. Ma curiosité
était piquée au vif et j’avais beau imaginer des choses je ne voyais rien qui puisse
être aussi original que la soirée qu’il m’avait offert la veille.
Cette après-midi devint donc interminable malgré toutes ses attentions. Puis, à dix-
huit heures, il m’envoya me préparer en me remettant une enveloppe de couleur orange.
Je montais les escaliers en examinant celle-ci. A l’arrière un seau de cire avec un
fil de lin auquel était attaché un bout de papier maquillé en parchemin.
Sur celui-ci était inscrit la mention « à n’ouvrir que si l’on se sent prête à prendre
la mer pour des terres inconnues, un monde qui est craint du chrétien qui ne le
connait pas mais, un paradis pour ceux et celles qui savent y chercher de vraies
choses ». Et derrière une autre mention « si tu n’es pas prête à embarquer vers cet
inconnu, je t’aimerais quand même toute ma vie ».
Il savait pertinemment que je ne suis pas une aventurière dans l’âme, ni d’ailleurs
une joueuse. Fichu pari tiens !
Mais au fond de moi il y avait cette petite flamme, allumée la veille ; un tantinet
excitante, un brin fantasmagorique, qui venait frapper à la porte de la curiosité, ma
curiosité. Et je suis curieuse !
Je me surpris moi même. Après tout il avait gagné et, je devais aussi assumer ma
défaite. Me voilà donc prête à devenir une aventurière partie à la conquête de la
fameuse terra incognita. L’enveloppe s’ouvrit avec un déchirement décidé et livra une
invitation formulée en toutes lettres.
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INVITATION A PRENDRE PIED SUR LA TERRE AUX PLAISIRS INIFINIS
Thème : Virginité coquine
Lieu : restaurant puis lieu tenu secret – Indice : les murs ne parlent pas mais ne
sont pas sourds
Consignes : laisser ses freins, son, éducation, ses peurs à la porte de la maison et
ne prendre que son amour, sa gourmandise physique et sa confiance en la vie.
Dress-code : lingerie noire dentelles, bas-vrais et porte jarretelles. Aucune culotte
ne sera tolérée. Escarpins des soirées « classes », jupe bleue à pinces, chemisier
blanc, collier de la Saint-Valentin, boucles d’oreilles discrètes, vernis à ongle sur
les mains et pieds et ton plus beau maquillage. PAS DE PARFUM.
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Cette dernière mention renforçait l’intrigue de l’invitation toute entière. Mais après
tout une aventurière ne sait que rarement là où elle met les pieds. Pour la toute
première fois j’embarquais vers l’inconnu pour suivre, par amour, un capitaine devenu
soudainement, à mes yeux, complètement fou.
Il avait repris sa mine silencieuse et mystérieuse. En me voyant descendre, parfaite
dans mon respect des consignes, je vis son visage s’illuminer d’un sourire stupéfait.
« Je ne pensais pas que tu serais du voyage » m’annonça t-il d’un ton honnête.
« Moi aussi, figures toi. Et tu sais combien l’aventure n’est pas dans mon éducation
et mes principes ». Lui lançais-je.
« Bien. Laisses moi 10 minutes que je me mette en tenue de sortie et je te rejoins ».
Il tourna les talons sans un regard mais je devinais, néanmoins, son œil pétillant de
malice et d’imagination.
La voiture stoppa sur la place du tribunal de Limoges. Le restaurant était celui dont
nous rêvions depuis fort longtemps. Il avait du réserver sacrément à l’avance. Il
était donc sur de gagner ce fichu pari, le bougre ! Un bref regret parcouru alors mes
pensées. Pourquoi avais-je parié !
Le repas fut vraiment magnifique et j’en avais même oublié que je voguais vers
l’inconnu du libertinage, ce mot même était à peine défini dans ma conscience de la
chose.
Puis à 21h00 il me donna un bandeau de soie noire et m’invita à aller retirer mon
manteau. Je pris place dans la voiture, qui ne tarda pas à reprendre la route.
« Mets ton bandeau. Nous avons un rendez-vous et je ne tiens pas à être en retard. »
Lança t-il d’un ton enjoué.
Le vin me donna un fou rire et je lançais avec insolence « oui comme hier, avec
l’homme gode-invisible ».
« Tu verras. Mais tu t’es embarquée et faire demi-tour est désormais impossible ». Le
ton n’appelait aucune réaction. Je ne répliquais pas.
Nous avons peu roulés mais il avait tout fait pour que je ne puisse pas deviner où
nous étions. Il me demanda d’attendre dans la voiture prétextant un coup de fil.
Puis il vient m’ouvrir la porte, me fit descendre. Il me surprit en mettant une main
directement sur le minou. « Je tenais à vérifier que tu avais scrupuleusement
respectées les règles » Me dit-il. « Voilà nous y sommes et Il t’attend avec
impatience, sensualité et douceur. Il sait que c’est ta première fois et que tu ne
pourras te lâcher que s’il t’accompagne dans ta sortie du stress ».
J’entendis un tintement de verre à l’arrière. Je restais figée, par la peur et la
soudaine montée de stress. Et s’il ne bluffait donc pas cette fois ci.